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Voyage au cœur de Luzia

C’est dans une ambiance de fiesta mexicaine que le public a été reçu mercredi dans le Vieux-Port de Montréal alors qu’avait lieu la première mondiale de Luzia du Cirque du Soleil. Imaginé par les coauteurs Daniele Finzi Pasca et Julie Hamelin, il plonge le spectateur dans un univers où les merveilles du Mexique sont à l’honneur et où les symboles de ce pays se côtoient pour former un tout féerique où la beauté, l’agilité et la poésie se marient. 

À leur arrivée, les spectateurs étaient accueillis par de sympathiques clowns qui s’amusaient à prendre des photos Polaroid en leur compagnie, pour ensuite leur remettre le résultat de ce drôle de moment. Une fois à l’intérieur du légendaire chapiteau jaune et bleu, pop corn, vin et Corona leur étaient offerts. Il n’en fallait pas plus pour contribuer aux sourires qu’affichaient les gens et mettre la table à ce qui allait être un des plus beaux spectacles qu’il m’ait été donné de voir.

C’est au beau milieu d’un champ de cempasuchil, aussi appelée fleur des morts par les mexicains, qu’un attachant personnage atterrit. On le suivra dans sa quête alors qu’il tente de recueillir de l’eau pour remplir sa gourde et au cours de laquelle nous ferons la rencontre de personnages et de créatures de toutes sortes dans des acrobaties toutes plus impressionnantes les unes que les autres.

À plus d’une reprise j’en ai eu le souffle coupé. Cerceaux chinois sur tapis roulants, mains à mains, roue Cyr, tapèze, numéro d’équilibre, d’adresse avec ballons de foot, mâts chinois, balançoire 360, sangles aériennes, jonglerie, contorsion et de balançoires russes se succèdent dans ce spectacle en deux parties.

Luzia comporte son lot de magie et nous fait voyager, tant par la beauté des décors, dont les changements passent inaperçus, que par son originalité et les défis de sa création si l’on en juge entre autres l’impressionnant rideau de pluie, dans lequel on y aperçoit des images de fleurs, d’animaux et de cœurs se posant au sol, au rythme de chaque goutte. L’élément de l’eau est d’ailleurs utilisé pour la toute première fois dans un spectacle du Cirque du Soleil sous chapiteau alors qu’on le retrouve aussi sous forme de cenote, petite étendue d’eau, symbole mexicain représentant un portail sacré menant vers l’au-delà.

La musique de ce monde imaginaire, chaude et latine, complète d’une magnifique façon le périple auquel on prend part. On y reconnaît les rythmes entraînants de la cumbia, mais également l’inspiration de la norteña et du huapango, populaires dans les traditions du Mexique. Les chanteurs et chanteuses déploient leur talent vocal au son de la guitare espagnole, des cuivres et des percussions, et nous font vivre, l’espace d’un instant, un plus qu’agréable dépaysement.

Cette première, qui eu lieu par une fraîche soirée, a ébloui, impressionné et réchauffé le cœur des gens. Pour vous laissez porter par une pluie de poésie et de magie, offrez-vous cette gâterie. Luzia est au Vieux-Port de Montréal jusqu’au 17 juillet, et se déplacera au Port Land à Toronto le 28 juillet prochain. Bon spectacle!

Cliquez ici pour voir la version intégrale, incluant les photos de Benoit Z. Leroux.

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