« La couleur de l’adoption »
Marie-Hélène Amyot
Née le 18 juin 1979, au Pérou
Adoptée à 3 mois, a grandi à Châteauguay,
vit aujourd’hui à Saint-Jean-sur-Richelieu
C’est à l’âge de 3 mois que j’ai fait mon entrée au Canada. Une entrée remarquée puisque mes deux familles, celle de mon père et de ma mère, étaient présentes à l’aéroport pour me couvrir d’amour dès mon arrivée. Il faut dire que du côté des Amyot, ma famille paternelle, ils ont aussi eu le bonheur d’accueillir ma cousine Marie-Julie et les jumeaux Violaine et Martin, tous trois nés au Pérou, mais provenant d’une famille biologique différente de la mienne.
Ce qui fait que ma grand-mère, entourée de huit petits-enfants, en compte quatre au teint basané et aux cheveux foncés. Comme je n’étais pas la seule adoptée, que j’ai toujours été traitée sur un pied d’égalité avec les autres, et que je sais depuis toujours que les conditions de vie au Pérou sont difficiles, jamais il ne m’est passé par l’esprit de faire des recherches pour retrouver des membres de ma famille biologique.
L’idée que quelqu’un ayant connaissance de mon existence puisse être encore en vie m’a toujours semblé improbable. Il faut dire aussi que j’ai un fort sentiment d’appartenance à ma terre d’adoption, bien qu’on m’ait mis en contact avec la culture péruvienne dès mon plus jeune âge. D’ailleurs, je suis encore et toujours nostalgique lorsque j’entends de la musique traditionnelle de mon pays d’origine. Et lorsqu’on me demande si je me considère comme québécoise ou comme péruvienne, je réponds que je crois être un amalgame des deux.
Physiquement, j’ai l’apparence d’une Péruvienne, mais mes habitudes de vie sont typiquement québécoises. Malgré cette culture, je ne peux renier le Pérou dont je suis imprégnée d’une façon que je ne pourrais pas rationnellement expliquer. J’ai un fort caractère, un tempérament typiquement latin, et j’ose croire qu’il m’a été légué par des gens à qui je ressemble, qui m’ont précédée et qui, je l’espère, seraient fiers de la personne que je suis devenue grâce à cette opportunité que j’ai eue d’être adoptée par Louise et Pierre qui, depuis le premier jour, ont été extraordinaires.
Cliquez ici pour voir ma page sur le site de La couleur de l’adoption, incluant les photos de Renaud Vinet-Houle