Lettre au gars en peine d’amour
Salut !
Je sais qu’on ne se parle que rarement, mais j’ai senti le besoin de t’écrire, parce que je sais que ça va pas. Je sais que c’est temps-ci, c’est pas facile, je me suis déjà retrouvée au même endroit que toi. Dans le noir. À brailler ma vie, en me demandant pourquoi. Pourquoi moi…
Parce que tu sais, moi aussi j’y ai cru. J’ai cru l’avoir trouvé. Le grand amour, le vrai. Mais je me suis trompée. Ce n’était pas lui. Et j’en étais démolie. Une peine d’amour, une vraie de vraie. Comme celle que tu vis présentement. Avec les réveils plus que douloureux, à la limite du supportable, en passant par les périodes d’insomnie où tu finis par t’endormir, le nez bouché et les yeux enflés parce que t’as trop pleuré. Plus le goût de rien, tu sais pu trop où te garrocher parce que peu importe où tu te trouves, t’es pas bien. Tu souffres. T’as envie de rien.
Mais pourquoi fallait que ça fasse si mal ? Pas pour rien certain… ?
Ça prendra le temps qu’il faudra, mais tu te relèveras et tu en sortiras grandi, si tu focalises sur toi. Tu dois penser à te réparer, à prendre soin de toi. Pas facile, je sais. Mais toi aussi tu vas y arriver. Je te garantie que tu as tout à y gagner, si tu en fais quelque chose de constructif. Prends le temps de réapprendre à te connaître, à reconnecter à l’essentiel, à refaire l’ordre de tes priorités, à découvrir de nouvelles activités, et surtout, à t’aimer.
Avec le temps, la douleur diminue. Et tu vas réaliser que tes périodes de grandes noirceurs feront doucement place aux moments de bonheur. La grande marée qui t’habitait jusque là et qui te chavirait le cœur à grands coups de vagues, va tranquillement se métamorphoser en une mer paisible, prête à bercer ton petit cœur endommagé. Et un jour, tu te réveilleras et tu réaliseras que non, ce n’est pas pour rien ça t’es arrivé. Tu constateras que malgré le degré de difficulté, cette épreuve t’auras beaucoup apporté et t’auras changé, à jamais et pour le mieux.
En attendant, j’ai une épaule, une boite de Kleenex et une bonne écoute, si t’as besoin, tu sais où me trouver.
(texte rédigé le 12 juin 2017)

– Mosaïque de l’artiste Carole Ferrer –